un p'tit coin d'Isère
Je m'étais dit : Bon Pakita, c'est bien beau de prendre des photos
de ton étang (oui oui, maintenant, c'est MON étang... c'est comme ça,
qu'on se le dise...) mais va peut-être falloir explorer autre chose,
hein ?
Non parce que finalement, les libellules, les araignées, les
coléoptères... c'est bien beau, mais vu la diversité d'animaux habitant
la planète, c'est un chouïa restreint..
Comme j'ai un goût tout
particulier pour les rongeurs et que j'ai su, de source sure par un
paysan du coin qu'il y avait un endroit, à 10 minutes de chez moi, où
les castors et les ragondins avaient élu domicile, et même qu'il en
avait marre le paysan de retrouver ses arbustes abattus et son champ à
moitié détruit... je me suis mise en route avec la ferme intention de
trouver quelques traces de ces fabuleux constructeurs (enfin...
destructeurs pour certains, il faut bien l'admettre).
Exit les
libellules pour une journée au moins... Ce n'était pas la fin du monde
! non ? Elles n'allaient pas, tout à coup, disparaitre de la planète !
si ?
Mon p'tit bonhomme n'a pas envie de venir... bien...je pourrais
ainsi m'aventurer dans des lieux peut-être un peu difficiles d'accès,
j'adore ça. Fille de la montagne, j'ai en moi le gout du crapahutage
verticale.
Il fait très chaud, mais je ne m'en fait pas puisque ma
quête va se faire essentiellement en bordure de rivière, à l'abri des
feuillages... je n'emporte même pas d'eau ! c'est dire si parfois je
suis bête !
10 minutes de voiture... pile poil canard... je me gare, sors mon appareil, nettoie consciencieusement la lentille et me sens prête, les jambes chaudes et bien musclées (faut dire que ces derniers jours, j'ai entretenu le tout à rester accroupie pendant des heures, ou à faire le grand écart afin de prendre LA libellule que je voulais qui était toute SEULE au MILIEU de l'étang... genre.
Et puis voilà qu'un drôle de truc un peu bruyant me chatouille la joue et se pose sur des ronces à quelques pas.
Bon,
j'ai pas signé de contrat non plus ! Je peux tout de même jeter un œil
sur quelques insectes sans pour autant être une traitre ?
Et là, forcément... sourire !
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Et oui ! ça ne s'invente pas un truc pareil !
Je me
dis, c'est un clin d'oeil... un petit symbole adorable... un signe de
ces créatures incroyables, pour me dire qu'entre elles et moi, il y a
quelque chose de particulier... enfin, vous voyez ! un truc simple quoi
!
Je m'arrache en lançant tout de même un "merci et à bientôt" à cette beauté et retourne à mes premiers plans : trouver des traces de rongeurs. Chercher des fientes, des monticules, des réserves de graines... des petites dents coupantes et des yeux malins ! pourquoi pas !
Je traverse un pont au dessus d'un petit bras de l'Isère... et là, sur la barrière :
oh ! ça alors ! des demoiselles ! Je n'en avais encore pas photographié ! enfin, si, une bleue, il y a quelques semaines, dans une friche... mais elle était loin et surtout ! je ne savais encore rien sur les libellules.
Aujourd'hui, c'est autre chose... allez, clic clac. je ne vais pas passer à côté de l'occasion tout d'même !
Et puis mon regard est attiré en bas, sous le pont, jouant au dessus de l'eau, des demoiselles bleues, les mâles, magnifiques, pleins de vie.
Je cherche un passage... ça tombe bien ! c'est justement là où je pensais faire mes recherches pour les castors. C'est mon jour de chance !
Elles ne sont pas magnifiques ?! Je n'ai pas bien fait de me détourner un moment de ma quête ?
Maintenant, c'est dit, je suis toute entière concentrée à la recherche d'indices. Je m'enfonce dans les taillis, fais attention à ne pas faire de bruit, à ne pas glisser sur le terrain très meuble, à ne pas laisser passer d'éventuels indices sous prétexte que malencontreusement mon regard est attiré par ça
et ça...
Même pas peur !!!
Finalement les sous-bois, même aux abords de la rivière sont étouffants. Je sens mon asthme se rappeler à moi et, réalisant que je n'ai pas mes inhalateurs, je me résigne à sortir, chercher un air moins chargé.
Un pré magnifique s'étend devant moi, les herbes trop hautes me découragent de m'y aventurer, mais une petite anfractuosité me tend les bras... il faut juste taper un peu fort avec les semelles pour les éventuels serpents... et ne pas craindre les moustiques qui déjà s'acharnent sur mes bras nus et les mouches qui se désaltèrent avec la sueur de ma nuque... ben, y'à qu'à pas se gêner !!! le bar est ouvert les filles !
Mais je ne regrette pas car en retour j'ai droit à quelques poses magnifiques de demoiselles pas farouches et de papillons plus timides, mais que j'ai pu cliquer de loin.
***
Il fait beaucoup trop chaud. Ma respiration me joue des tours et il serait vraiment plus raisonnable de rentrer.
Un dernier petit cadeau, comme souvent ces derniers jours ! (la libellule à peine sortie de sa mue, les buses au-dessus du champs...)
Mon pote, drôle de trogne, que je crois absolument partout où je vais, et à toutes heures, m'attend sur une herbe juste à côté de ma voiture.
Les photos sont floutées, mais je lui doit bien de l'immortaliser ici.